Charles Nadeau ne se définit plus comme un ingénieur, mais plutôt comme un gestionnaire d’ingénieurs. Et pour cause : étudier l’ingénierie est une chose, mais savoir gérer une équipe multidisciplinaire et des projets à nature environnementale d’une valeur de 260 millions, c’en est toute une autre! Après avoir décroché deux diplômes à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) d’abord de baccalauréat en génie électrique en 2013 puis de doctorat en ingénierie en 2017, Charles Nadeau a gravi les échelons jusqu’à obtenir le titre de surintendant des projets en environnement pour Rio Tinto.
De la recherche universitaire à la gestion de projet
Charles Nadeau a d’abord suivi une formation en technologie du génie électrique – instrumentation et contrôle industriel au Cégep de Chicoutimi. Avec l’intention d’« être un peu plus dans le décisionnel », il se dirige ensuite vers le baccalauréat en génie électrique. Durant ses études de premier cycle, il obtient un stage au Centre universitaire de recherche sur l’aluminium (CURAL), un pôle de recherche en collaboration avec Rio Tinto. « Je trouvais ça ultra stimulant, car nous menions des projets qui concernaient de vraies problématiques tout en étant en contact avec le marché du travail. », raconte-t-il.
Avec l’encouragement du CURAL, il amorce une maîtrise sur la séparation solide-liquide appliquée à l’industrie de l’aluminium. Rapidement, son travail est remarqué, et il obtient la possibilité de faire un passage direct au doctorat, économisant une année d’études. Sa thèse, réalisée sous la supervision d’André Leclerc, doyen des études supérieures à l’époque, l’amène à collaborer étroitement avec Rio Tinto sur des problématiques industrielles concrètes.
Au moment de décrocher son doctorat en 2017, l’industrie de l’aluminium traverse une période difficile, limitant les embauches. Il choisit de se réorienter vers un autre secteur de l’entreprise : l’industrie du fer, avec Iron Ore Company of Canada (IOC), une filiale de Rio Tinto située à Sept-Îles. Embauché comme ingénieur en instrumentation et contrôle électrique, Charles Nadeau constate qu’il est plus attiré par la gestion de projets que par l’aspect technique. En 2019, on lui propose un rôle sur mesure : surintendant des projets en environnement. Il a notamment la charge de la gestion des parties prenantes, du budget, de la présentation auprès de la direction et de l’échéancier.
En parallèle, convaincu de l’importance d’une formation complémentaire, il décide d’obtenir la très reconnue certification du Project Manager Professional (PMP). Cet ajout à son curriculum renforce ses compétences en gestion de projets.
Apprendre à gérer des humains
C’est grâce à son expérience de stage à l’UQAC que Charles Nadeau s’est fait connaître de Rio Tinto, son employeur depuis 2011. L’UQAC a donc été le lieu où il a pu apprendre à apprendre, et acquérir une précieuse expérience de vie : « J’ai vécu des joies et des peines, j’ai coulé certains cours, j’ai appris la résilience, j’ai eu des professeurs qui m’ont appris énormément. […] J’ai testé beaucoup de façons d’approcher les gens, des techniques aussi pour apprendre. » Alors qu’il a d’ailleurs enseigné au doctorat, il retient les amitiés forgées avec le corps enseignant et les étudiants, dans une petite communauté universitaire.
En revenant sur son parcours, Charles Nadeau réalise que ce dont il se sert le plus aujourd’hui, ce ne sont pas les concepts théoriques, mais bien l’aspect humain qu’il a appris à l’université. Comme surintendant, il passe ses journées à rencontrer et à guider des gens. Il se sert souvent des techniques d’apprentissages et des techniques d’approches du « beau coffre à outils » que l’UQAC lui a apporté. « C’est cette partie-là que je retiens de l’université : le contact humain, puis comment s’y prendre avec chacun. Il faut que tu adaptes ton discours pour que ça fonctionne avec les gens, » ajoute-t-il. Cette capacité d’adaptation, acquise à l’UQAC, est aujourd’hui au cœur de son rôle de gestionnaire.