Professeur au Département des arts et lettres de l’UQAC et spécialiste en sciences du langage, Vincent Arnaud participe au comité d’organisation de la conférence Poplang: Population effects on languages. Impliquant des chercheurs d’horizons aussi différents que la sociolinguistique, les sciences cognitives ou les mathématiques, la conférence Poplang – qui aura lieu à Lyon, en France, le 20 novembre prochain – sera consacrée à la compréhension des mécanismes de variation des usages linguistiques et de transmission des langues et à l’élaboration de modèles mathématiques de la vitalité de ces dernières. Sous l’égide du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), cet évènement scientifique est organisé dans le cadre du projet « Sur le bout de la langue » financé par l’Institut rhônalpin des systèmes complexes et l’Institut des Sciences de l’Homme. Cette conférence bénéficie aussi du soutien financier des laboratoires d’excellence lyonnais ASLAN et MILYON et de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Quelques mots sur le contexte linguistique mondial
L’UNESCO indique que d’ici la fin du 21e siècle, « si rien n’est fait, la moitié des quelque 6 000 langues parlées aujourd’hui disparaitront ». Rappelons qu’en 2010, au Canada, 31 langues étaient en situation critique. L’analyse des mécanismes d’usages des langues (démographie, prestige…) doit permettre d’établir des prédictions de l’évolution de leur vitalité. De telles modélisations mathématiques pourraient conduire à l’élaboration de politiques mondiales efficaces à même de ralentir la rapide disparition des langues du monde. Or, plus que tout autre paramètre participant à l’évaluation de la vitalité d’une langue, la transmission d’une langue entre populations et d’une génération à l’autre garantit sa vitalité à long terme.